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«Que dorénavant chacun fuie paillardise, oisiveté, gourmandise…» Réforme et contrôle des moeurs : la justice consistoriale dans le Pays de Neuchâtel (1547-1848)
Michèle Robert
2016
En 1568, Pierre Racine de La Chaux-de-Fonds est condamné à la prison par le consistoire pour avoir affirmé que tout ce que disaient les pasteurs n’était pas vrai et qu’on était bien fou de les croire. Cette déclaration témoigne de la difficulté d’imposer dans les Montagnes la Réformation votée en 1530 par les bourgeois de la ville de Neuchâtel. Cet ouvrage décrit la discipline qui encadre dès lors les paroissiens, comme dans tous les pays protestants, mais plus longtemps qu’ailleurs, jusqu’en 1848. Il étudie la mise en place progressive entre 1530 et 1560 de ce carcan disciplinaire dans le comté de Neuchâtel et la seigneurie de Valangin, cadre principalde cette étude, non sans tensions entre l’Église et le gouvernement.On voit naître une situation particulière dans le concert des pays réformés : ni Berne la zwinglienne, ni Genève la calviniste, Neuchâtel a inventé son propre modèle. Cette étude passe en revue les trois siècles d’existence des consistoires neuchâtelois, confrontant l’immobilisme des institutions à l’évolution inévitable de la société sous l’influence des Lumières, de la laïcisation, de courants dissidents au sein même de l’Église, de la situation politique des pays voisins.Fondée sur l’analyse de milliers d’affaires, cette enquête lève le voile sur la vie quotidienne, les travaux, les amours, les révoltes d’une population modeste, essentiellement rurale, dont la voix avait peu de chances d’être entendue par le biais d’autres sources.
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