À bien des égards, l’enseignement littéraire s’intéresse aux émotions qui s’expriment dans une œuvre, puis qui sont partagées grâce à la lecture et au commentaire. Dans la mesure où elles sont supposées relever de l’intériorité, elles seraient propres à caractériser la subjectivité d’un auteur et d’un lecteur. Pourtant, dès que l’on cherche à préciser le sens de cette dernière phrase, l’embarras devient vite manifeste　: que signifie par exemple penser, se comporter, ressentir des émotions en tant que sujet　? Et dans un cadre scolaire, comment élèves et enseignants apprennent-ils et savent-ils qu’ils font une expérience de la subjectivité et plus particulièrement dans un type d’enseignement qualifié de littéraire ? Après avoir contextualisé ces questions dans des débats d’idées, ceux de l’histoire de l’esthétique, du champ littéraire et de l’histoire de l’enseignement, l’ouvrage complète cette analyse par une étude de l’enseignement contemporain à partir d’une enquête de terrain opérée dans des classes de collège et d’ECG (Canton de Genève. Son objectif principal consiste à réfléchir au phénomène de l’appropriation affective du texte littéraire, en se référant plus particulièrement à l’œuvre du psychologue L. S. Vygotskij.

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