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Dans le processus d’émancipation de la langue vernaculaire face au latin, le XIVe siècle est généralement considéré comme le moment où le français achève d’imposer son statut de nouvel idiome de référence. Composés dans les années 1310, le Roman de Fauvel et l’Ovide moralisé se distinguent de la production de l’époque : rédigés initialement en français, ils sont tous deux le théâtre d’une surprenante réapparition du latin au gré de l’insertion de pièces musicales ou de gloses marginales bilingues dans certains de leurs témoins, manuscrits de luxe manifestement destinés à la haute aristocratie laïque. En se fondant sur l’analyse des interactions entre le texte français et les sections latines, le présent ouvrage suggère d’interpréter le bilinguisme du corpus à la lumière du dilemme occupant les clercs sous le règne des derniers Capétiens, partagés entre le désir d’instruire utilement les laïcs et l’ambition de préserver leur privilège sur les livres.
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